le manuel de la fondation homme et nature

La commune, avec ses espaces naturels, est le lieu de vie des familles, où se côtoient toutes les générations et où naissent de nombreuses relations amicales. C’est un cadre privilégié pour se reconnecter à la nature.

Consciente de l’importance d’un lien fort entre les habitants et leur environnement naturel, la Fondation Homme et Nature a conçu un manuel. Son ambition est de renforcer et de compléter les actions des communes dans la mise en œuvre de leur Plan Climat et leur stratégie biodiversité.

Aujourd’hui, de nombreuses publications scientifiques mettent en lumière le rôle essentiel d’un lien émotionnel fort avec la nature — pour notre santé, notre bien-être, et pour favoriser une évolution positive des attitudes et des comportements.

Les affirmations et les propositions d’actions contenues dans notre manuel s’appuient sur ces études, ainsi que sur les conseils de notre Comité scientifique. »

Qu’est-ce que le lien à la nature ?

Selon le Professeur M. Richardson de l’Université de Derby (UK), la connexion à la nature «renvoie à notre sentiment d’appartenance au monde naturel ainsi qu’à notre perception de la relation que nous entretenons avec celui-ci».

Il ajoute : «Bien qu’il soit important de se sentir physiquement lié à la nature, il est également essentiel de cultiver cette relation par le biais de nos émotions et de nos sens pour qu’elle soit véritablement bénéfique.»

La connexion à la nature est donc le lien physique et émotionnel qu’une personne entretient avec son environnement naturel, un sentiment d’appartenance et d’interdépendance avec les écosystèmes. 

Pourquoi le lien à la nature est-il important ?

Expérimenter, ressentir et reconnaître ce lien à la nature est un levier important dans la transition vers un mode de vie durable. Il nous amène à manifester une forme d’empathie à l’égard du monde naturel, accompagné par une prise de conscience et par un besoin de préserver la nature. Ce processus fait d’ailleurs l’objet d’études scientifiques(1).

Tout comme nous faisons preuve d’empathie et de volonté lorsqu’il s’agit d’aider nos proches, nous ressentons davantage la volonté de protéger la nature à mesure que nous nous sentons proche d’elle. Cela provoque des changements profonds dans nos manières de percevoir le vivant et induit des actions en faveur de sa protection, comme l’écrit Baptiste Morizot : «notre sensibilité au vivant, les émotions que l’on peut éprouver à son endroit ont tout à voir avec la question de notre action pour le défendre»(2)

Il n’y a pas d’action ni de changement, sans émotions et sentiments, sans engagement personnel (NDLR  : Le mot émotion a pour racine «ex movere» en latin, ce qui signifie «mouvement hors de soi». Il peut donc être compris dans le sens de «ce qui pousse à agir»). Il faut que «ça nous touche».

(Re)donner une place prépondérante à notre relation à la nature semble être plus que jamais fondamental. En agissant pour «préserver la santé» de la nature, nous agissons simultanément pour le maintien de notre santé physique, mentale et émotionnelle, car elles sont indissociables.

(1) The importance of connection to nature in assessing environmental education programs. Cynthia McPherson Frantz *, F. Stephan Mayer, 2013

(2) «Renouer avec le vivant», 2020