En choisissant avec Diane le but de la Fondation, il nous a paru simple et logique de nous concentrer sur le renforcement du lien entre les hommes et la nature : c’est le métier de Diane, puisqu’elle est « passeuse de nature » et pour moi qui vis près du lac, c’est une manière de protester contre les “zombies modernes”,  qui ne se donnent pas le temps d’admirer la lumière un peu brumeuse du printemps dans un paysage de rêve, de voir les grèbes huppés dans leur danse d’amour, le retour des hirondelles ou encore le passage de milliers de grands cormorans. Ils vivent au paradis et l’ignorent. 

Puis, le travail pour la Fondation et l’approfondissement de nos connaissances, nous ont permis de découvrir à quel point ce simple but est important, plus que nous ne le croyions au départ. Nous avons rencontré des spécialistes et lu des livres sur le « syndrome de manque de nature » dont souffrent certains adolescents collés à leurs écrans et qui ne sortent pas. Nous avons appris l’existence d’une forme d’angoisse grandissante, l’éco-anxiété, qui touchent les jeunes adultes, inquiets pour l’avenir de la planète et des conséquences du réchauffement climatique pour nous tous. 

Heureusement, ces deux états psychologiques préoccupants – le syndrome de manque de nature et l’éco-anxiété – peuvent être “soignés” efficacement par l’apprentissage de la gestion des émotions (tristesse, angoisse, colère, peur, déni ou encore culpabilité), par la redécouverte de la nature, les balades en forêt ou en montagne et l’engagement personnel ou collectif envers la nature. 

Le renforcement du lien entre les humains et la nature n’est plus seulement l’incitation à découvrir la beauté du monde et à s’en émerveiller, c’est aussi devenu une urgence de santé publique. 

Mais je découvre encore d’autres raisons extraordinaires de mieux comprendre et de mieux connaître les mécanismes et le fonctionnement de la nature, elle qui croît et se développe avec une générosité extrême sans épuiser ses ressources, ni produire de déchets. 

Je lis en ce moment deux livres qui me bouleversent : 

  • La Terre n’a pas dit son dernier mot, de Chris Forman et Claire Asher, qui illustre avec beaucoup de pédagogie et de clarté les mécanismes naturels dont nous devrions nous inspirer pour que notre économie devienne circulaire. 
  • Cette planète n’est pas très sûre (histoire des six grandes extinctions), d’Alexis Jenni. C’est un livre d’émerveillement devant la science, un livre du bonheur de chercher. 

Je vous rendrai compte de ces deux livres le mois prochain. 

En conclusion, je regardais, il y a quelques jours “La Grande Librairie” animée par François Busnel consacrée à la poésie (et en particulier à Jean-Pierre Siméon dont nous avons lu pour vous un ouvrage). Plus l’émission progressait, plus j’étais frappé par les parallèles entre le goût de la poésie et celui de la nature. Tous deux sont universels et inscrits dans les gènes de chaque être humain. Tous deux parlent de beauté et d’émerveillement. 

Je crois qu’en contribuant au renforcement du lien entre la nature et les humains, nous nous situons au cœur de ce monde qui change et qui se transforme. Ce nouveau monde qui nous propose de re-connaître la beauté de la nature et qui nous incite à nous en émerveiller, avec une âme d’enfant ou de poète, pour notre bonheur et pour notre santé mentale. Ce nouveau monde où la nature nous donne elle-même les solutions pour renouveler les ressources que nous utilisons et pour ne plus produire de déchet. 

Il est essentiel de renouer notre lien à la nature ! C’est tellement bon et plein d’espoir. 

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