Allons-nous vers un nouvel humanisme ? Vers un monde qui respecte mieux l’humain et la nature ? Dans cet article, notre président et fondateur, Thierry de Preux, appelle à une prise de conscience : tout commence par un retour à la nature.  

La civilisation industrielle ne connaît que le « mesurable », « l’efficace » ou le « rentable ». L’humain et la nature n’ont la possibilité d’exister que dans la mesure où ils se plient à ces impératifs. Cette folie collective a un prix, sur le plan humain comme pour la santé de la planète. Nous sommes en train de le payer. 

La solution – pour moi – serait de transformer la civilisation industrielle en une civilisation humaniste, respectueuse de l’homme et de la nature.  

Ça peut paraître simpliste, mais j’ai la conviction que cette évolution vers un monde plus humaniste est déjà en cours, sous nos yeux. 

Quelques observations, choisies parmi beaucoup d’autres, permettent d’y croire : 

  • Le confinement strict pendant lequel nous étions enfermés, alors que le printemps de 2020 était magnifique, a redonné vigueur à notre goût de la nature. En Suisse romande, les initiatives pour renouer avec la nature sont devenues très nombreuses, dont la création de la Fondation Homme et Nature
  • La guerre en Ukraine a provoqué une hausse spectaculaire des prix du pétrole et du gaz, ce qui contraint tous les gouvernements à accélérer la décarbonation des sources d’énergie. On se rend soudain compte que les objectifs fixés vont être difficiles à atteindre. La civilisation industrielle ne veut pas voir en face les problèmes de la planète. 
  • Mais le plus important, c’est que nous découvrons avec étonnement que, pour des raisons démographiques, le nombre de jeunes travailleurs commence à diminuer et que pour les embaucher il va falloir payer plus et mieux. Nous le constatons cet été dans l’hôtellerie, la restauration et les transports aériens, mais aussi dans les hôpitaux et les EMS. En raison d’un taux de natalité négatif dans tous les pays du monde (sauf en Afrique sub-saharienne) et du vieillissement de la population, ce constat pourrait s’imposer de plus en plus. L’homme redevient le maître du jeu ! 

Ainsi, nous évoluons pas à pas vers un humanisme qui respecte mieux l’humain et qui nous rapproche de plus en plus de la nature.  

Mais l’évolution est lente. En prenant conscience de ce changement profond, nous contribuons à le faire exister et à en accélérer le développement. 

Rien ne peut se faire de bien pour la planète, si on ne commence pas par un retour à la nature et à sa beauté, avec intelligence, curiosité et plaisir. 

Il ne s’agit pas simplement de se balader plus souvent dans la forêt ou au bord du lac, mais de découvrir un nouveau mode de vie dont notre corps et notre cerveau ont besoin, de vivre à son rythme, d’éprouver la beauté du monde, d’écouter le silence, de méditer, d’ensauvager les villes et les jardins, de mettre la nature au cœur des écoles, et, finalement, d’en faire une rencontre quotidienne, avec plaisir, convivialité, gentillesse, respect de l’humain et amour de la beauté. 

Le Nouvel Humanisme que j’appelle de mes vœux devrait être apolitique, convivial et tolérant. Voici pour conclure quelques citations inspirantes d’un auteur contemporain : Dr. Michel Le Van Quyen. Ce neuroscientifique a écrit le livre Cerveau et Nature dans lequel il explique les bienfaits du contact avec la nature pour le cerveau humain. 

Cerveau et Nature, un livre du Dr. Michel Le Van Quyen

Nos ancêtres bénéficiaient d’une affinité profonde avec les autres êtres vivants. Cette association intime avec l’environnement naturel a modelé en profondeur l’humanité et marqué les comportements fondamentaux.

Il se passe quelque chose d’unique au contact avec la nature … c’est une source continue de joie qui ne s’épuise jamais . 

Notre cerveau change au contact de la beauté du monde . 

Sources : 

Le Van Quyen, Michel. Cerveau et Nature – Pourquoi nous avons besoin de la beauté du monde. Flammarion, 2022.

Goodhart, Charles & Manoj, Pradhan. The Great Demographic Reversal. Macmillan, 2020.