Un oiseau minuscule peut-il faire une grande différence dans le vaste monde ? Découvrez La Part du colibri, un essai de Pierre Rabhi sur la responsabilité de l’espèce humaine face au reste des habitants de la planète.  

Titre : La part du colibri : L’espèce humaine face à son devenir 
Auteurs : Pierre Rabhi 

Éditions : Mikrós essai 

Année de parution : 2018 (initialement paru en 2014 aux Éditions de l’Aube) 
Avis : ★★★ 

La part du colibri. Ce titre est devenu une expression courante quand on parle de contribution. Penchons-nous sur cet essai de Pierre Rabhi qui bouscule les consciences.  

Ce livre débute avec la fameuse légende amérindienne :  

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : “Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ?” “ Je sais, répond le colibri, mais je fais ma part.” 

Pierre Rabhi, La Part du colibri

L’avantage de cette légende, c’est qu’elle est simple à retenir. En tant que lecteur, nous nous identifions immédiatement au colibri. C’est une excellente nouvelle, car cela nous engage et nous pousse à faire notre part. Cette légende a aussi le pouvoir de nous ramener un peu d’humilité : comme le colibri, l’être humain est tout petit face au vaste monde. De quoi contrer l’arrogance de notre société qui conçoit la nature sous le prisme du contrôle et de la domination.  

Une société déconnectée de la nature et déséquilibrée 

La terre, être silencieux dont nous sommes l’une des expressions vivantes, recèle les valeurs permanentes faites de ce qui nous manque le plus : la cadence juste, la saveur des cycles et de la patience, l’espoir qui se renouvelle toujours car les puissances de vie sont infinies. 

Pierre Rabhi, La Part du colibri

Pierre Rabhi explique que notre société s’est coupée de la nature et que cette coupure a engendré de nombreux problèmes. Son fonctionnement, basé sur des valeurs matérialistes et l’illusion d’une croissance économique exponentielle, est voué à l’échec.  

Il est bien là le problème ! Nous avons cessé de cultiver la vie et de respecter le vivant pour entrer dans un engrenage de dégradation et de consommation déséquilibrée. On consomme plus qu’on ne crée, dans le mépris des ressources naturelles. Ces ressources, nous les percevrons comme des commodités que nous pouvons consommer sans jamais nous préoccuper de rendre à la nature ce que nous lui avons pris.  

La quête de l’équilibre 

Rabhi insiste sur ce point : Nous devons et nous pouvons repenser notre modèle de société. L’économie, l’agriculture et les technologies sont des outils à utiliser en faveur de la vie. Un lien profond à la nature accompagne l’intention de chacun d’agir pour la vie. 

Le point central de ce livre, c’est la nécessité de préserver la vie. Les éléments du vivant font partie intégrante de l’écosystème et participent tous à l’équilibre. Nous devons protéger la planète, le sol et ses microorganismes en les entretenant et en les polluant le moins possible. Pour Rabhi, préserver le vivant et cultiver la vie sont les solutions pour une société pérenne et abondante.  

Ce que je pense de La Part du colibri 

J’admets qu’en terminant de lire La Part du colibri, je n’étais pas des plus joyeuses. Rabhi adopte un ton grave et sa critique de notre société est très sévère. Ce sombre tableau a donné un coup de massue à mon moral. J’ai donc laissé reposer quelques jours …  

Finalement, ce que je retiens de ce livre, c’est : 

  • L’amour profond pour le vivant 
  • L’importance du lien à la nature, qui guide les avancées de nos démarches personnelles et collectives. Le lien se noue au fil des expériences, qui sont propres à chacun. Si vous souhaitez vivre plus d’expériences en nature, je vous encourage à vous abonner à notre newsletter pour être tenu·e au courant de nos événements. 
  • La vision holistique du monde : Chaque élément du vivant est interconnecté, d’où la nécessité de toujours chercher l’équilibre 
  • L’importance de nourrir la vie et non la destruction 

Faire sa part du colibri, pour moi, c’est avant tout considérer chaque geste comme un geste important. C’est garder espoir et être convaincue que mes actions porteront leurs fruits, même si la partie semble perdue d’avance.  

Faire sa part du colibri, c’est veiller à ne pas minimiser l’impact que l’individu peut avoir. Chacun, à son échelle, peut rendre le monde meilleur. 

Faire sa part du colibri, c’est aussi vivre en accord avec mes valeurs, ce qui contribue directement à augmenter ma qualité de vie et mon bonheur.  

Faire sa part du colibri, c’est sortir de l’inaction, de l’impuissance et du désespoir. Dans l’action et le mouvement, l’espoir renaît et me donne l’énergie nécessaire pour persévérer.  

D’ailleurs, le livre de Pierre Rabhi cite le début d’une légende amérindienne. Cette légende a une suite, dans laquelle le sanglier charge les hommes qui mettent feu à la forêt, tandis que le tatou continue de critiquer. La morale de la légende est qu’il faut agir, même si cela veut dire que nos actions seront imparfaites. Au moins nous ne serons pas restés les bras croisés. 

Quelle belle leçon de vie ! 

Vous souhaitez faire votre part du colibri ? Faites un don ou devenez membre de la Fondation Homme et Nature. 

(Photo de Geoffrey Baumbach)