Quelles sont les réglementations qui encadrent le bivouac en Suisse ? Est-ce autorisé ? Et le camping sauvage ? Quelle est la différence entre les deux ? Pas de panique, on vous dit tout !
Vous avez dit… bivouac ?
Bivouac. Un mot nimbé d’une aura de sauvage et de mystère, qui porte en lui un sac à dos entier de fantasmes, de bonheurs… et de peurs. Cet article va donc tenter de mettre de la lumière sur :
- Il sort d’où ce mot bizarre ?
- C’est quoi le bivouac ?
- C’est quoi le camping ?
- C’est quoi le camping sauvage (grrrr) ?
- C’est quoi les réglementations en Suisse ?
- Et alors je peux faire quoi ?
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, peut-être avez-vous besoin d’informations complètes et pratico-pratiques sur bivouac en Suisse ? Quelles affaires mettre dans votre sac ? Comment composer votre trousse de secours pour ne pas vous retrouver pris·e de court ? Ou encore les fameuses règles d’or à respecter pour un bivouac réussi ? Nous vous recommandons vivement de bien vous préparer pour que votre nuit à la belle étoile soit inoubliable et se passe dans les meilleures conditions possibles.
Commençons par le début : « Bivouac » il sort d’où ce mot bizarre ?
Alors qu’il est aujourd’hui largement utilisé dans le domaine des loisirs, l’origine du mot bivouac est du domaine militaire. Il provient de l’allemand « biwacht » qui signifie « garde », dérivé de « bewachen » « garder, monter la garde ». Ce mot est entré dans la langue française par l’intermédiaire des mercenaires suisses, des soldats qui ont vendu leur service dans des armées étrangères européennes depuis la fin du Moyen Âge jusqu’au siècle des Lumières.
Il est adopté par les autres langues européennes lors des guerres napoléoniennes principalement à partir de la forme « bivac », variante de « bivouac », majoritaire avant le milieu du XIXe siècle[1].
Selon notre ami Robert, le mot bivouac signifie « Campement provisoire en plein air d’une troupe, d’une expédition » mais également « le lieu de ce campement ».
C’est quoi le bivouac ?
Le Bivouac, c’est dormir à la belle étoile, ce qui signifie SANS tente, dans un igloo ou dans une grotte de neige.
C’est quoi le camping ?
Le camping, c’est passer une ou plusieurs nuits, sous une tente ou dans un véhicule de camping, sur une place de camping officielle
Et le camping sauvage, il mord ?
Le camping sauvage c’est passer une nuit sous une tente ou dans un véhicule / véhicule de camping en dehors des places de camping officielles
C’est quoi les règlementations qui encadrent le bivouac en Suisse ?
C’est là que tout se corse… car en Suisse, la situation juridique ressemble à un paysage écossais en plein automne et de nuit : c’est un poil nébuleux.
En principe, chacun a libre accès aux forêts et aux pâturages. On trouve cela dans le Code civil Suisse.
Pour compliquer le tout, il existe des zones où il est expressément interdit ou même impossible car l’accès à ces zones est interdit. On y perd sa boussole.
En gros il y a :
- le Parc national suisse
- les districts francs fédéraux
- de nombreuses réserves naturelles
- les bas et les hauts marais
- les zones alluviales
- les zones de tranquillité (pendant les périodes de protection)
Et vous trouvez tout cela sur cette carte.
Pour les réserves naturelles établies par les cantons ou les communes, voir les sites cantonaux depuis ce site.
Mais selon les cantons et les communes, des restrictions peuvent s’appliquer et il ne faut pas oublier que bivouaquer sur une propriété privée ne se fait que si les propriétaires des lieux ont donné leur accord et la majorité des forêts en Suisse appartiennent… à des propriétaires.
Et alors je peux faire quoi ?
Le camping
Le camping est autorisé dans les zones officielles réservées à cet usage
Le camping sauvage
- Le camping sauvage n’est pas interdit mais il existe de nombreuses restrictions. En Suisse, les dispositions légales sont définies au niveau cantonal. Mais la décision finale incombe toutefois aux communes, qui peuvent édicter leurs propres prescriptions[2].
- Un exemple : le canton de Vaud
Le bivouac
- Passer une seule nuit au-dessus de la limite forestière et en petit groupe ne pose en général pas de problème si l’on se comporte avec égards
- Un bivouac d’urgence reste toujours possible
- Si vous avez installé un tarp ou une bâche, il vous faudra la démonter chaque jour si vous restez plus d’une nuit
- Bivouaquer est possible sur un terrain privé avec l’autorisation du propriétaire
Conclusion : notre recommandation pour un bivouac réussi
Prenez le temps de bien vous renseigner sur place, soit auprès de la commune concernée, dans les offices de tourisme locaux ou encore au poste de police le plus proche. Vous pouvez aussi discuter avec les gens du coin, comme les agriculteurs qui préfèreront certainement vous autoriser de dormir sur leurs terres (ou pas) plutôt que de tomber sur vous sans en être informé !
Cela évitera des réveils nocturnes non souhaités ou pire… une amende.
Vous trouverez plus d’infos sur les sites du TCS et du Club Alpin Suisse dont cet article a tiré la plus grande partie de ses sources.
Pour terminer, la parole revient à un grand amoureux du bivouac :
«Le bivouac est un luxe qui rend difficilement supportable, plus tard les nuits dans les palaces. »
Sylvain Tesson, « Sur les chemins noirs.
Vous souhaitez vous initier au bivouac ? Apprendre des techniques de vie outdoor en toute sécurité ? Tester les meilleures recettes à cuisiner sur le feu ? Nous organisons des bivouacs pour expérimenter la nature en toutes saisons. Vous trouverez toutes les dates dans notre agenda Homme-Nature.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Bivouac
[2] https://www.tcs.ch/fr/camping-voyages/camping-insider/conseils/preparatifs/faire-du-camping-sauvage-en-suisse.php