Le livre de Michel le Van Quyen Cerveau et Nature expose de manière simple les raisons pour lesquelles le contact avec la nature nous fait tant de bien. Combinant preuves scientifiques, émotions et sensibilité à la beauté du monde, ce neuroscientifique vulgarise le fruit de nombreuses recherches dans le domaine passionnant du lien entre nature et bien-être. Un excellent ouvrage pour comprendre les subtils mécanismes à l’œuvre dans notre cerveau lorsque nous passons du temps à la montagne, dans la forêt ou au bord de l’eau.
Titre : Cerveau et Nature – Pourquoi nous avons besoin de la beauté du monde
Auteur : Michel le Van Quyen
Éditions : Flammarion
Année de parution : 2022
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi on se sent serein lorsqu’on marche dans la forêt ? Pourquoi la vue et l’odeur de la mer nous procure une telle joie ? Pourquoi la montagne nous inspire et nous aide à prendre de la hauteur face à nos tracas du quotidien ?
En d’autres termes : Comment notre cerveau bénéficie-t-il de la beauté de la nature ?
C’est ce que nous explique Michel le Van Quyen dans Cerveau et Nature. Son ouvrage démystifie l’un des organes les plus complexes du corps humain et permet à chacun de comprendre les mécanismes à l’œuvre lorsque l’on est dans la nature.
Un livre pour découvrir le fonctionnement fascinant du cerveau au contact de la nature
Michel le Van Quyen nous propose d’explorer les effets bénéfiques de la nature sur le cerveau humain en 12 chapitres. En voici une sélection :
Notre cerveau a besoin de nature
Pour nous emmener dans sa quête, l’auteur débute avec un constat : privée de nature lors du confinement en 2020, la population française qui n’avait pas accès à un jardin ou à la vue sur des éléments naturels (montagne, mer, mer ou verdure) a moins bien vécu cette période éprouvante. Cette période a déclenché une prise de conscience du besoin de nature chez de nombreuses personnes.
Se plonger dans la forêt
Après l’introduction, l’auteur entre directement dans le vert du sujet avec un chapitre dédié à la forêt. Parmi les arbres, dans le sous-bois, une sensation de bien-être nous envahit. Cela est dû au fait que l’environnement sylvestre stimule en douceur nos 5 sens, ce que les japonais ont étudié avec attention lors de l’observation des pratiquants de shinrin-yoku, aussi appelé bain de forêt.
De plus, le calme forestier active notre système parasympathique : cette partie du système nerveux autonome permet à nos fonctions vitales de récupérer via un ralentissement général de l’organisme.
La mer qui calme notre monde intérieur
Ensuite, l’auteur aborde l’impact de la mer et de l’océan. L’eau, le ressac, les odeurs marines : tous ces éléments contribuent à notre bien être en stimulant notre odorat, notre ouïe et surtout notre vue. D’ailleurs, saviez-vous que le bleu est une couleur qui nous apaise ?
Le chapitre suivant est aussi consacré à l’élément eau, que le scientifique aborde sous l’angle d’un sens qu’on oublie souvent : la proprioception. Ainsi, il nous explique pourquoi se laisser flotter sur l’eau nous permet de nous sentir léger, tant sur le plan physique qu’émotionnel.
Attention : Après ces deux chapitres, envie de trempette garantie…
Rythmes naturels et cerveau
Cycle circadien, cycle lunaire, cycle des saisons : Quels effets sur notre cerveau ?
L’auteur nous éclaire sur l’influence des cycles naturels sur la vie humaine. Par exemple, la lumière naturelle a une grande incidence sur nos hormones et elle régule notamment la sécrétion de la mélatonine. Il est donc important de passer du temps dehors et de s’exposer à la lumière naturelle pour réguler notre horloge interne.
Les saisons ont également leur rôle à jouer. Dans le règne animal, les petites bestioles et les grandes bêtes s’adaptent – chacune à leur manière – à ces changements de saison : la migration, l’hibernation ou encore la reproduction à une période précise de l’année en sont quelques exemples. Les humains, nous aussi, sommes influencés par les saisons. C’est notamment le cas de notre système immunitaire ainsi que de nos capacités de concentration et de mémorisation. Michel Le Van Quyen explique :
Les chercheurs ont observé que l’attention atteint son maximum vers le solstice d’été (mi-juin) et son minimum vers le solstice d’hiver (mi-décembre). En revanche, la mémorisation présente un maximum vers l’équinoxe d’automne (mi-septembre) et un minimum vers l’équinoxe de printemps (mi-mars).
Laisser les enfants jouer dehors et se salir
Ce chapitre particulièrement intéressant se penche sur les bénéfices du contact à la nature durant l’enfance sur ce “deuxième cerveau” qu’est le système digestif.
Mais pourquoi lui donne-t-on ce surnom ?
Tout d’abord parce que de nombreux neurones s’y trouvent. Mais surtout parce que le cerveau et le ventre échangent de nombreuses informations : tous deux sont intimement liés. De plus, la flore intestinale (ou microbiote) occupe un rôle central dans le système immunitaire. Et devinez comment elle se renforce : au contact de la nature et des bactéries ! Le scientifique encourage vivement les parents à emmener leurs bambins dans la nature :
Laissons les enfants jouer dehors, toucher la terre, le sable ou grimper dans les arbres. Ce contact direct avec la nature les aidera à développer un microbiote équilibré toute leur vie. Qu’ils se salissent de temps en temps : c’est bon pour leur santé et leur cerveau.
Pour conclure
Se plonger dans la forêt, faire face à la mer, éprouver la beauté des couleurs, croiser le regard d’un animal, écouter le silence des montagnes, contempler les étoiles … Les sujets que le chercheur traite dans ce livre sont nombreux et bien documentés. Impossible, en lisant, de ne pas ressentir une envie intense d’aller dehors ! Cet ouvrage montre également que les contacts avec la nature peuvent être très variés. “Aller dans la nature” est accessible, nul besoin de faire un trek de plusieurs jours pour ressentir des bénéfices. La nature, telle que le scientifique la décrit, est à la portée de tous.
Les plus :
- Accessible pour tout lecteur
- Bien référencé, contient de nombreuses notes qui renvoient à des études scientifiques récentes.
- L’auteur mêle synthèse des résultats de la recherche actuelle et vécu personnel. Il trouve l’équilibre entre l’approche sensible et l’approche scientifique du lien à la nature.
- Certains apprécieront les références littéraires, musicales et artistiques qui ponctuent le livre.
Les moins :
- Le chapitre sur les bienfaits de la nature sur les enfants mériterait d’être approfondi.
- Les images sont en noir et blanc, ce qui est dommage, d’autant plus qu’un chapitre traite de l’importance des couleurs pour l’œil humain et leur impact sur notre moral.
Qui est l’auteur de Cerveau et nature ?
Michel Le Van Quyen est neuroscientifique. Il a étudié le cerveau sous toutes ses coutures. Actuellement directeur de recherche à l’Inserm et collaborateur au Laboratoire d’Imagerie Biomédicale, ce chercheur a l’art et la manière de rendre accessibles les dernières avancées scientifiques pour tout en chacun. Cerveau et silence (Éditions Champs, 2021) et Améliorer son cerveau (Éditions Champs, 2019) sont d’autres ouvrages à succès écrits par Michel le Van Quyen.