Quelle est la part du colibri de la Fondation Homme et Nature ? Tour d’horizon réaliste des efforts collectifs et individuels de notre équipe, entre écologie et imperfection assumée !
L’écologie est un vaste sujet et lorsqu’on s’y intéresse, les remises en question de notre style de vie et de nos choix sont sans fin. Lors de cette prise de conscience, on peut être tenté de devenir perfectionniste et c’est aussi le moyen le plus efficace de se décourager… Alors, face à des discours catastrophistes ou fatalistes “De toutes façons, ça ne sert à rien.” “C’est déjà trop tard” nous préférons l’espoir. Ce dernier est si important pour nous qu’il est l’un des piliers de la Fondation Homme et Nature, car il naît naturellement lorsque nous vivons des expériences dans la nature et que nous renforçons notre lien au vivant. Développer la sensibilité de notre regard sur la nature encourage une attitude positive et engagée. Notre connexion à la nature diffuse en nous la conviction que nous pouvons agir et améliorer nos comportements.
C’est pourquoi nous avons décidé de vous parler en toute transparence de la part du colibri de la Fondation Homme et Nature, de ce que nous faisons – au niveau individuel et collectif – pour tendre vers un monde meilleur, bien que nous soyons imparfaits. Cette imperfection est à accueillir avec bienveillance, car c’est uniquement en l’acceptant que nous pouvons faire un état des lieux réaliste de nos habitudes et tenter de nous améliorer.
Alors entrons dans le vif du sujet !
Nos efforts sur notre lieu de travail
Dans les locaux de la Fondation Homme et Nature, nous avons opté pour une ambiance nature et le design biophilique afin de nous sentir bien dans notre nid. De plus, nous avons choisi de l’aménager avec les éléments suivants :
- De la peinture non-toxique au mur
- Des tables en sapin non traitées, juste huilées
- Des meubles et de la décoration de seconde main (pour la plupart), trouvés sur Anibis ou chez Emmaüs
De plus, nous avons adopté des habitudes écologiques qui sont également bonnes pour notre santé (et hop, d’une pierre deux coups !). Chacun des membres de l’équipe amène son repas dans des Tupperwares®, ce qui permet de réduire considérablement les emballages à usage unique. Côté ménage, on utilise des produits de nettoyage faits maison à base de vinaigre et de savon noir, en plus de trier scrupuleusement nos déchets (mais on ne va pas se mentir, le vidage du compost est toujours un moment bien pourri pour celui ou celle qui s’y colle).
Et quelle chance ! Notre espace de travail est tellement lumineux que nous n’allumons jamais les lampes. Pour économiser de l’électricité, toutes les multiprises sont systématiquement éteintes chaque soir.
Les zones d’amélioration
Cependant, il nous reste un bon nombre de points à améliorer, d’ailleurs si vous avez des suggestions à nous transmettre en commentaires, nous sommes preneurs !
Un point important est de trouver une machine à café zéro-déchets, car pour l’instant trône dans la cuisine celle de la fameuse marque qui commence par Nes et qui termine par presso … Une machine qui moud les grains aurait l’avantage de ne pas produire de déchets hormis le marc de café. Et ça tombe bien, il a plein d’utilisations possibles (au potager, en cosmétique) qu’on se réjouit de tester.
De plus, nous nous engageons à utiliser nos appareils électroniques et électroménagers le plus longtemps possible (ou autant que l’obsolescence programmée le permette).
Du côté de l’approvisionnement, nous devrions éviter d’acheter des boissons dans des bouteilles en PET et mieux choisir nos fournitures de bureau en optant pour des stylos rechargeables et du papier recyclé. D’ailleurs, en parlant de papier : nous souhaitons réfléchir à deux (ou plutôt quatre, et même six) fois avant d’imprimer un document.
Allez après ce tour d’horizon écolo de nos bureaux, passons en revue les membres de l’équipe !
Thierry, fondateur
J’ai créé la fondation, financée de ma poche avec le soutien d’un ami, mais dont le coeur et l’essentiel est né de discussions avec Diane. Je le sais bien : je suis un “intello – bobo” urbain, mais je suis aussi un Valaisan amoureux de ses belles montagnes, élevé par un jardinier dans un grand jardin potager, un “voileux” amoureux du Lac et un heureux propriétaire de chien, ce qui résume bien mon lien à la nature. Du côté de ma consommation d’énergie, j’ai un appartement Minergie bien isolé thermiquement et je roule en voiture électrique.
Ce qu’il reste à faire à Thierry pour s’améliorer, c’est de simplifier sa vie pour être plus minimaliste. Ambitieux, il aimerait aussi développer la Fondation Homme et Nature et favoriser la notion que tout changement dans le domaine du climat, de la biodiversité et de l’économie circulaire part du renforcement de notre relation à la nature, à l’écoute de ceux qui sont sur le terrain et avec bon sens. Pour lui, il est important d’aimer la nature avec le cœur ET et de mieux la connaître et la comprendre avec la tête. Lire, s’éduquer, se former. S’ouvrir à ce qui se passe ailleurs dans le monde.
Léa, rédactrice
Léa essaie de tendre vers moins de déchets, mais elle avoue être loin derrière Bea Johnson. Pas trop fan du terme zero waste, un peu trop décourageant à son goût, elle préfère admettre qu’elle est une écolo imparfaite, ce qui laisse de la place à l’amélioration.
Fille de pêcheur, elle est amoureuse du Léman. Avec son père pêcheur à Ouchy, elle a passé son enfance sur le lac et y est très attachée :
Grâce au travail de mon papa et son réseau, je connais un bon nombre de producteurs pour m’approvisionner. J’aime la proximité avec eux, la transparence sur les conditions d’élevage et pouvoir remercier de vive voix ceux qui produisent ma nourriture.
Toujours dans cet esprit de gratitude, Léa cuisine nose to tail , c’est-à-dire tout l’animal (abats, os, pattes, cartilage, tête, etc.) pour qu’il ne soit pas mort en vain.
En tant que rédactrice, son travail se fait principalement sur ordinateur. Elle aimerait donc approfondir ses connaissances sur l’impact écologique du digital et envisage de mettre en place des outils de communication (interne et externe) moins polluants pour la Fondation Homme et Nature. De plus, elle continue à développer sa relation à la nature afin d’aller encore plus à l’essentiel, pour enlever des couches, des objets et du superflu.
À long terme, nous avons le projet – mon compagnon et moi – de cultiver un potager et d’avoir des poules pour pouvoir subvenir à nos besoins en œufs. Ça peut paraître un peu “bobo utopiste” dit comme ça, mais concrètement, à court terme, je cherche à faire un stage à la ferme en 2023 pour apprendre les bases et tester si ce projet tient la route. Pour moi, fille de pêcheur, le lien à la nature passe surtout par l’alimentation et sa provenance.
Patricia, secrétaire
Depuis son plus jeune âge, Patricia a toujours considéré la nature comme son temple. De façon inconsciente, elle savait qu’elle devrait en prendre soin. Enfant, elle essayait tout simplement de ne pas salir la nature, qu’elle considère comme sa maison, en la laissant toujours propre après son passage.
En grandissant, ce besoin de prendre soin de « ma maison » est devenu encore plus fort. Je suis issue d’une culture dans laquelle la nature est mise sur un autel, notamment par les amérindiens du Brésil. La nature fait partie de leur vie puisqu’elle leur offre leurs aliments, un toit et surtout beaucoup de bonheur. C’est pour cette raison que les peuples tribaux du Brésil sont respectueux de la nature et en totale dévotion pour elle.
Pour prendre soin de notre grande maison qu’est la planète et apporter sa part du colibri, Patricia a décidé de changer de mode de fonctionnement : ses actions deviennent toujours plus conscientes. Au quotidien, elle trie ses déchets, essaie d’acheter local et de saison (ce n’est pas toujours possible, mais en grande partie), ne mange que rarement de viande, en préférant en manger peu mais de qualité et locale. Sportive, elle se déplace souvent à pied ou en transports publics. De plus, c’est une adepte du troc et des magasins de deuxième main, où elle déniche des vêtements écoresponsables et pleins de style ! Dans son temps libre, elle fait des marches dans la nature et ramasse les détritus le long du chemin. Elle pense aussi aux générations futures et éduque son fils à en faire de même à son échelle.
Diane, directrice
J’ai souvent le sentiment de ne pas faire assez, pas assez bien, pas de manière cohérente ou pas sur le long terme. Alors la culpabilité m’envahit et quelques fois, je baisse les bras. Mon quotidien est un vaste chantier permanent et bourré d’incohérences. J’essaie de (je dois bien dire j’essaie de… car faut bien avouer, je ne suis pas la reine de la cohérence et surtout pas à long terme) : Faire du compost avec mes restes alimentaires, des lessives à basse température hors de pic de consommation électrique, consommer local, de saison et bio si possible, récupérer des fringues pour mes enfants et pour moi et passer plus loin celles que je ne souhaite plus mettre ou celles devenues trop petites, chauffer peu et pas forcément toutes les pièces, fréquenter des boutiques en vrac et faire pousser quelques légumes.
De plus, dans son activité de passeuse de nature qu’elle exerce en parallèle de son poste de directrice à la Fondation Homme et Nature, elle emmène les gens dans la nature et leur explique des trucs et astuces pour ne laisser que de la gratitude dans les endroits traversés… Et pour les déplacements, elle a acheté un demi-tarif pour diminuer ses trajets en voiture.
Malgré cela, j’ai de nombreuses incohérences : J’aime acheter des livres (alors quand je les ai lus soit je les garde, soit je les mets dans une boîte à livres), manger de la viande (alors j’essaie de choisir mieux ce que je consomme) et des produits laitiers (alors je les choisis si possible de la région, dans une épicerie pas loin de chez moi). J’apprécie encore trop la liberté offerte par ma voiture et je peine à me convertir au “total train” (alors je vais au bureau en train, avec mon chien quand c’est possible). De temps à autre, j’aime bien m’offrir ou offrir à mes enfants des fringues neuves (alors je choisis des matières naturelles ou recyclées).
À long terme, elle a le projet de rejoindre – avec son compagnon – une coopérative agricole dont le but serait d’être le plus autonome possible pour la consommation alimentaire et énergétique, en réunissant ses forces avec d’autres. Seul on peut aller plus loin, à plusieurs on peut faire plus de choses…
Quelle est votre part du colibri ?
Et vous ? Quelle est votre part du colibri ?
Cette question, nous la posons à nos invités dans Rêveillons-nous !, la série qui célèbre le lien à la nature. Leurs réponses sont variées et inspirantes, car chacun agit à sa manière et à son échelle.
Nous vous invitons à aller voir un (ou plusieurs) épisodes puis à partager, dans la section des commentaires, les actions que vous mettez en place pour faire votre part. Nous avons hâte de vous lire et d’échanger avec vous !
Vous aimeriez passer à l’action et étendre votre impact positif ? Devenez membre de la Fondation Homme et Nature pour soutenir nos projets et ainsi contribuer à renouer le lien entre l’être humain et la nature en Suisse romande.