• Comment ne pas réagir lorsque l’on voit les incendies qui dévorent d’immenses surfaces de forêt, près de chez nous et sur nos lieux de vacances ? 
  • Comment ne pas réagir devant le manque d’eau qui s’aggrave partout ? 
  • Comment ne pas réagir devant nos montagnes en été où les glaciers disparaissent de plus en plus vite ? 
  • Comment ne pas réagir devant ces paysages beaux à couper le souffle, mais qui changent ? 

Nos compromis, nos lenteurs helvétiques et nos petites disputes politiques ne sont plus acceptables et passeront bientôt pour des crimes contre la nature et contre les hommes. Il est temps de réagir à tous les niveaux avec intelligence et détermination. Ici d’abord. Au cours des trente ou cinquante prochaines années, les émissions de gaz à effet de serre vont aggraver le réchauffement climatique. Nous sommes condamnés à vivre avec des températures qui continueront à augmenter chaque année, aggravant les sécheresses, les incendies et les inondations. 

Au lieu d’attendre les décisions des autorités, inspirons-nous plutôt d’hommes et de femmes de terrain, comme le forestier Peter Wohlleben, le fromager agriculteur Lucky, les paysans, les vignerons, tous ceux et celles qui vivent la nature au quotidien. Dans leurs activités, c’est la nature qui décide des récoltes et du résultat de leur travail. Ils la respectent, la connaissent et trouvent des solutions pour ne plus l’empoisonner ou de moins en moins. 

Lucky, fromager-agriculteur, le dit clairement dans Rêveillons-nous ! : « La nature c’est elle qui décide ». C’est elle qui nous guide. Lucky, lui, se concentre sur ce qu’il peut faire : il essaie de déranger le moins possible la nature. Son exploitation est en production biologique depuis plusieurs années.  

Je crois profondément que seul notre émerveillement devant la beauté du monde pourra nous sauver et nous donner la force de nous battre pour transformer notre manière de vivre. L’émerveillement est notre boussole pour revenir à l’essentiel. Ce n’est pas le « système » qui est à réformer, mais notre comportement individuel et collectif. Les solutions ne viendront pas de l’extérieur ni d’en-haut, comme par magie, mais de nous. Pour les trouver, inspirons-nous de la nature et de sa capacité d’adaptation. Par exemple, comme l’explique le livre La Terre n’a pas dit son dernier mot, les systèmes naturels ont beaucoup à nous apprendre sur l’économie circulaire et la gestion des déchets.  

Heureusement la population romande prend de plus en plus d’initiatives individuelles ou par petits groupes en faveur de la nature, avec générosité et conviction. 

Dans cette démarche le résultat compte, mais la manière aussi. Le respect de la nature et de l’homme sont nécessairement complémentaires. Qui ne respecte pas l’humain ne respecte pas la nature, et réciproquement. C’est une des bases de ce Nouvel Humanisme que j’appelle de mes vœux. 

Dans notre monde en transition, nous constatons que la pyramide des responsabilités s’inverse. Le modèle vient désormais des gens simples et pétris de bon sens, qui ont su garder les pieds sur terre. Alors que les responsables formés dans les meilleures écoles ne voient le monde que comme il était avant, lors de leur prise de pouvoir, alors qu’aujourd’hui les forêts brûlent, que l’eau manque et que nos beaux paysages se transforment, et ce n’est que le commencement. 

Commençons chacun à son niveau à faire les changements et les ajustements nécessaires. Pas tout à fait “zéro-déchets”, à la Fondation Homme et Nature, nous sommes des écolos imparfaits. Nous cherchons à faire de notre mieux, petit à petit, sans viser la perfection. C’est-ce que nous vous présenterons dans un prochain article dédié à notre part du colibri.